Si vous débutez en Scratch (ou « Turntablism »), cet article va vous aider à faire vos premiers pas facilement.
1/ Qu’est-ce que le Scratch et quelle est son utilité pour un DJ ?
Scratcher consiste à se servir des disques vinyles un peu comme s’il s’agissait d’instruments de musique. Au lieu de laisser le disque tourner constamment et à vitesse normale, le DJ contrôle la lecture du son en permanence avec sa main posée sur le vinyle.
Il peut donc lire le son dans le sens normal (mouvement de la main de l’arrière vers l’avant), ou l’inverse : lire le disque de sa fin vers son début (mouvement de la main de l’avant vers l’arrière). La vitesse d’exécution de la manœuvre va directement influencer la hauteur du son lu (la tonalité) : plus la vitesse de lecture augmente, plus la tonalité monte, et vice-versa.
Manier la lecture du son est une chose, en contrôler le volume en est une autre : l’autre main du DJ gère le volume de lecture avec le cross-fader (la plupart du temps).
En combinant les possibilités de lecture du son (vitesse, sens, fréquence…) et de la gestion du volume (coupures nettes, progressives ou répétées…), le DJ peut littéralement créer de la musique en temps réel.
Par exemple, il peut laisser tourner une instru Hip-Hop et scratcher des samples (échantillons) de voix par dessus, en s’adaptant au rythme de l’instru pour l’accompagner « naturellement ».
L’avantage de maîtriser des techniques de Scratch c’est que vous pouvez agir comme vous le souhaitez en temps réel. Contrairement à la lecture d’un morceau dont l’arrivée des instruments est pré-formatée – immuable – , le Scratch vous permet de faire intervenir les sons (samples, FX, voix…) :
– que vous souhaitez intégrer dans le Mix (pour accompagner, « gonfler » un peu le son, ou créer un effet particulier…),
– au moment où vous le souhaitez (dans un break, pendant une intro uniquement, en fin de pattern…),
– avec la fréquence de répétition que vous souhaitez (par exemple : scratcher à chaque début de mesure),
– avec le volume que vous souhaitez (vous le gérez à votre convenance via la table de mixage),
– en ayant la possibilité de les « sortir du Mix » quand vous le souhaitez.
Cliquez ici pour voir 3 vidéos de Scratch impressionnantes.
2/ Par où commencer le Scratch ?
Au niveau du matériel DJ, il vous faut au choix :
– Une paire de platines vinyles avec un moteur assez puissant, par exemple les Technics SL-1200 mk2 (ou des platines équivalentes).
– Une configuration numérique de type Serato / Traktor, dont les fichiers MP3 sont contrôlés par les platines vinyles.
– Une paire de lecteurs CD qui permettent de scratcher. Dans le meilleur des cas vous avez un plateau qui simule un disque vinyle, sinon vous disposez d’une molette (« jog-wheel »).
Chacune de ces solutions a ses avantages et ses inconvénients, je les détaillerais dans un prochain article dédié…
Si vous êtes sur vinyles, facilitez-vous la vie en plaçant vos platines en mode « Battle ». Si vous ne scratchez que sur une seule platine, vous pouvez les placer en « L » comme sur la photo ci-dessous :
Sur cette photo, je scratche sur la platine de gauche et de lis une boucle infinie (« sillon fermé » ou encore « locked-groove ») sur la platine de droite. Le disque 1 (platine de gauche) contient des samples de voix (des extraits de films français, des vocals anglophones courts…), nickels pour scratcher par dessus le motif du disque 2 (platine de droite) répété indéfiniment.
En appliquant cette astuce, vous pouvez prendre tout votre temps pour vous exercer à scratcher en restant synchronisé avec un rythme constant.
Concernant la table de mixage, moins d’inquiétude à avoir si vous en possédez déjà une pour mixer Techno, D’n’B ou Gabber : les options primordiales pour scratcher y sont peut-être présentes.
Le cross-fader est disponible sur tous les modèles habituels, et certains permettent de régler sa courbe. Cette option est particulièrement intéressante, car vous pouvez alors vous servir du cross-fader pour faire « on / off » sur la lecture du son, en réduisant au maximum son temps de déplacement pour faire rentrer et sortir une voie.
Enfin, sachez qu’il existe des disques spécialement conçus pour les scratcheurs enflammés (ou débutants !) : les vinyles « Skipless » (ou « Skipproof ») permettent d’encaisser un (petit) saut de cellule sans que la lecture du son ne se décale ! Grâce à un procédé de gravure spécifique, le son (qui ne dure que 1,8 secondes pour que ça fonctionne) est « dupliqué » sur plusieurs sillons voisins, de telle sorte que si la cellule saute elle retombe au même endroit dans le son.
3/ Ressources pour démarrer en Scratch
Voici quelques disquaires où vous pourrez trouver des « breakbeats » (les vinyles conçus pour le Scratch – aussi appelés « DJ Tools » ou encore « Scratch Tools » – qui contiennent des samples de voix, des instrumentaux ou les deux à la fois) :
Et vous, quels sont vos conseils et vos ressources pour apprendre à scratcher ?
